Sommaire | cliquez ici si le menu est absent | Sommaire |
---|
Le schéma proposé précédemment est le
résultat de la démarche suivante :
Le système doit pouvoir délivrer, pour chacune des quatre
étapes du cycle, quatre signaux ; les quatre étapes ont une
même durée T variable. Parmi les quatre signaux, deux sont les
compléments des deux autres ; il suffira alors de produire deux
signaux de référence, et de les complémenter. Les
quatres étapes seront séquencée par un compteur binaire
à deux étages, et donc à deux sorties, (quatre
états : 00, 01, 10, 11, soit un par étape) ; ce compteur
intègrera si possible un oscillateur variable pour rythmer le
défilement des étapes ; les deux sorties du compteur
fourniront, via un adaptateur constitué d'un minimum de portes
logiques, les deux signaux de référence plus les
compléments de ces signaux, soit les quatre informations qui
piloteront les organes de puissances (transistors alimentant les bobines).
On retrouve, dans la structure présentée ci-dessus, les
éléments définis, à savoir :
La partie oscillateur-compteur :
L'ensemble est confié à un composant ultra-courant, le CD 4060.
Ce compteur intègre :
- Un oscillateur constitué de deux portes logiques accessibles au
niveau des broches 9 (Phi0), 10 (Phi0\) et 11 (Phi1). On lui associe ses
classiques éléments R-C, avec C = C5, R étant
constituée de R1 + P1 ; le potentiomètre P1 est
l'élément variable, R1 sert de résistance 'talon' car il
faut une valeur minimale pour que le système oscille correctement.
La fréquence de référence Fr est disponible sur la
broche 9 (Phi0) ; elle vaut très approximativement :
Fr = 1 / (3 x R x C) ; elle attaque
en interne l'entrée du compteur.
- Le compteur binaire à quatorze étages, dont seules
quelques-unes des sorties Q0 à Q13 sont disponibles sur le
boitier : Q3 (broche 7), Q4 (br 5), Q5 (br 4), Q6 (br 6), Q7 (br 14),
Q8 (br 13), Q9 (br 15), Q11 (br 1), Q12 (br 2) et Q13 (br 3).
La fréquence sur la sortie Qn vaut
Fn = Fr / (2 puissance n+1).
Ainsi, si Fr (broche 9) vaut 10 kHz, F sur Q7 (broche 14) vaudra :
F7 = Fr / 256 = 39 Hz.
Toutes les sorties n'étant pas disponibles sur le circuit, il suffit
d'en choisir deux consécutives : par exemple Q7 et Q8 ; il faudra
simplement adapter Fr, c'est-à-dire les valeurs de R1, P1 et C5, en
fonction du rapport de division des fréquences. La valeur de Fr sera
assez élevée (1-10 kHz environ), et donc facile à
mesurer avec un simple multimètre en position
'fréquencemètre'.
Un interrupteur sur la RAZ (remise à zéro) permet de bloquer
la rotation du moteur en appliquant, lorsqu'il est fermé, un niveau
logique haut sur cette entrée.
La partie convertisseur :
Voici le chronogramme qui représente les différents signaux
entrant et sortant du module convertisseur :
XOR | E1 | E2 | S |
---|---|---|---|
![]() |
0 | 0 | 0 |
0 | 1 | 1 | |
1 | 0 | 1 | |
1 | 1 | 0 |
Cette fonction 'ou-exclusif' est intéressante : un boitier standard (en CMOS : CD 4030 ou CD 4070) contient quatre portes de ce type ; deux d'entre-elles vont donc être utilisées pour obtenir les compléments P1\ et P2\ de P1 et P2 ; en effet : si l'on relie l'une des deux entrées d'une porte ou-exclusif (XOR) à '1', on obtient une porte inverseuse (voir table de vérité). La troisième porte est utilisée pour obtenir P2 à partir de Q7 et Q8. Il reste une porte disponible ; elle va servir à autoriser l'inversion du sens de rotation : pour ce faire il suffit d'inverser l'une des phases, P1 ou P2 (et donc P1\ ou P2\) ; choisissons P1 ; appliquons-la à l'entrée d'une porte 'ou-exclusif' : elle apparaîtra en sortie, complémentée ou non selon le niveau logique appliqué à la deuxième entrée de cette porte (voir table de vérité).
La partie puissance :
Nous utiliserons de simples transistors MOS (canal N) ; ils présentent
les avantages suivants :
- ils sont bon marché et généralement
disponibles.
- ils peuvent commuter un fort courant en ayant une tension Vds faible
(d'où une puissance dissipée faible).
- ils peuvent être commandés par une tension, sous un courant
infime, donc directement par une porte logique.
Sur le schéma, figurent également des leds pour visualiser
l'état des phases, ainsi que des diodes dites 'de roue libre',
habituelles dans le cas de charges inductives.
Le montage en 'source commune' du transistor introduit une opposition
de phase entre le signal de commande et celui présent au niveau
du drain, ce qui est sans importance compte-tenu de la nature des signaux
(déphasages de + ou - 90°, rapports cycliques de 50 %) qui sont,
de toute façon, complémentés deux à deux.
L'horloge, cadencée par R (= 4,7ko + potar) et C (= 4,7 nF)
produit la fréquence de référence Frc, qui va
être envoyée aux 14 étages "diviseurs par 2".
Les sorties S8 et S9 vont délivrer respectivement
des signaux à Frc/256 et Frc/512, qui sont les signaux Q7 et Q8
du chronogramme fourni plus haut. Comme expliqué à la
rubrique [Moteur PàP] du menu, une période du signal S9
(ou Q8) détermine une avancée de quatre pas du moteur.
Un pas a donc une durée D :
D = T/4 = 1/4 x 1 / [Frc/512] =
1/4 x (512/Frc)
D (durée d'un pas en secondes) = 128/Frc
Le moteur décrit à la rubrique [Moteur PàP] fait un tour complet
en quatre pas : il est purement théorique ; les moteurs réels
contiennent bien sûr plusieurs paires de pôles permettant une rotation
plus lente, avec surtout un pas bien plus précis : le moteur que j'ai
utilisé pendant mes essais faisait un tour en 48 pas, il portait la mention
"7,5 DEG" qui fait implicitement référence au pas angulaire,
d'où N, le nombre de pas par tour :
N = 360° / 7,5° = 48 pas / tour.
Des internautes ont plusieurs fois évoqué l'utilisation d'un moteur
avec N=200 pas par tour (un pas fait un angle de 1,8°) ; il existe sûrement
d'autres valeurs plus ou moins standard. Connaissant N, on peut alors déterminer
la durée Dt d'un tour :
Dt = D x N
Dt (durée d'un tour en secondes) =
(128 x N) / Frc
La vitesse de rotation V se déduit de manière instantanée :
V = 1 / Dt
V (vitesse en tours par seconde) = Frc / (128 x N)
V (vitesse en tours par minute) =
(60 x Frc) / (128 x N) =
(0,47 x Frc) / N
La fréquence Frc (Hz) vaut approximativement 1 / (3 x R x C),
R étant la somme de la valeur du potentiomètre 50 ko et de la résistance
talon de 4,7 ko, C étant le condensateur de 4,7 nF ; mais la formule est
trop approximative à mon goût, et il vaut mieux se fier à la valeur
de Frc mesurée sur la broche 9 du CD4060 (voir données numériques
dans ce qui suit).
Voici quelques applications numériques avec les deux moteurs (N=48 et N=200) :
N (pas / tours) | Potar | R et C | Frc théorique | Frc mesurée | Durée d'un pas | Durée d'un tour | Vitesse |
---|---|---|---|---|---|---|---|
48 | Mini | 4,7ko / 4,7nF | 15090 Hz | 11840 Hz | 10,8 ms | 0,519 s | 115,2 tours/minute |
Maxi | 54,7ko / 4,7nF | 1296 Hz | 1680 Hz | 76,2 ms | 3,66 s | 16,4 tours/minute | |
200 | Mini | 4,7ko / 4,7nF | 15090 Hz | 11840 Hz | 10,8 ms | 2,16 s | 27,8 tours/minute |
Maxi | 54,7ko / 4,7nF | 1296 Hz | 1680 Hz | 76,2 ms | 15,24 s | 3,93 tours/minute |
Les durées et vitesses sont déterminées à partir des valeurs mesurées de Frc, et non des valeurs théoriques.
Si vous ne connaissez pas N, vous pourrez le déterminer en mesurant Frc (en rotation rapide) et en chronométrant le temps mis pour faire un nombre donné de tours (ou en comptant le nombre de tours pendant un temps donné) ; pour la suite, inspirez-vous des formules.
Rien ne vous interdit de changer la gamme de vitesses du moteur en augmentant C ou R (Frc diminue, rotation plus lente), ou en les diminuant (Frc augmente, rotation plus rapide). Attention, cependant, les moteurs pas-à-pas ne sont pas conçus pour tourner vite, si vous leur imposez une séquence trop rapide, ils risquent de manquer des pas, ce qui se caractérise par un mouvement saccadé, voir une immobilité et de fortes vibrations. Le couple (disons la force, pour simplifier) diminue également lorsque la vitesse augmente.
La logique de contrôle et le moteur peuvent être alimentés
par deux sources différentes, avec une masse commune ; la partie la
plus critique concerne l'alimentation côté moteur ; la
limitation du courant dans les bobines s'effectue habituellement de plusieurs
manières :
- en jouant sur la tension de sortie de l'élément de
commutation (transistor de sortie) : c'est lui qui compense la baisse
de tension au niveau de la bobine, mais sa puissance dissipée
augmente d'autant, car il n'est plus dans un régime de saturation,
et cela impose un système de régulation du courant qui
compliquerait le montage.
- par l'introduction d'une résistance en série sur le(s)
commun(s) ou sur chaque phase (pour calculer sa valeur, considérez le
fait que seules deux phases sont alimentées à un instant
donné, ainsi que la chûte de tension désirée) ;
méfiez-vous de la puissance dissipée !
- par l'adaptation de la tension d'alimentation du moteur, si vous disposez
d'une source ajustable (éventuellement par hachage).
Avec les différents moteurs que j'ai eu à ma disposition, j'ai
fait les constatations suivantes :
- Un moteur alimenté directement en +12V devient vite très
chaud, cette tension est généralement trop élevée
ou nécessite la mise en série de résistances
(de puissance !).
- Un échauffement raisonnable est néanmoins normal et entre
dans le cadre de conditions de fonctionnement nominales.
- Les circuits CMOS qui constituent le système tolèrent une
certaine gamme de tensions d'alimentation (4-15V) et le régulateur
+5V peut être remplacé par un modèle 8V de type 7808,
voire tout simplement supprimé si la tension d'alimentation est
suffisamment stable : dans ce cas, soudez un strap entre les bornes 1 et
3 (E et S) en place et lieu du régulateur. Si vous utilisez un
régulateur, la tension d'alimentation doit être
supérieure d'au moins 3V à la tension de sortie de celui-ci.
- Une tension de +5 à +7V pour l'alimentation directe des moteurs
semble constituer un bon compromis.
Voici une configuration simple, qui devrait fonctionner avec des moteurs de taille raisonnable : remplacez le régulateur par un strap ; l'ensemble (commande et moteur) est alimenté par un petit bloc d'alimentation multi-tensions bon marché, capable de délivrer un courant suffisant ; essayez d'améliorer le filtrage en rajoutant en parallèle à l'alim un condensateur de 1000 ou 2200 µF (respectez le sens de branchement !) ; choisissez une position qui donne une tension de sortie de l'ordre de 6V en vérifiant cette valeur en charge, et au multimètre ; n'accordez aucune confiance à la valeur indiquée sur le commutateur du bloc. |
Pour être complet, signalons qu'en statique, le courant qui assure
le couple de maintien est moins important que celui nécessaire
à l'entraînement du rotor ; on pourrait envisager une
amélioration, en réduisant le courant au repos :
l'interrupteur qui bloque la rotation (VALID) peut commander un relais qui
viendrait mettre en série une résistance sur le commun des
bobinages...
Les interrupteurs SENS et VALID peuvent être remplacés
directement par des sorties de portes logiques (commande par un dispositif
automatique)...
Voilà les quelques infos concernant le fonctionnement du montage ; le tout est un peu touffu et mérite d'être relu à tête reposée...
Sommaire | cliquez ici si le menu est absent | Sommaire |
---|